les artistes
Mathis Benestebe
Mathis Benestebe est un jeune photographe âgé de 21 ans. Né à Saint-Nazaire, il réside à Toulouse. En 2023, il obtient sa licence en photographie à l’ETPA. Son travail est concentré principalement sur les thèmes de l’intimité, de l’autobiographie et du sentiment de manque.
Porté par l’expérimentation visuelle, il explore le concept de contenance à travers son processus créatif. Son talent a été remarqué dès 2023 lorsqu’il expose au festival Circulation(s) et il est lauréat de la troisième édition du Prix Utopi·e.
Par le biais de l’image fixe et en mouvement, Mathis Benestebe tente de saisir les fondements du sentiment d’unité. Sa démarche artistique donne corps aux manques, dans le but d’atteindre un équilibre, une base solide d’éléments disponibles. Ainsi, il se dirige naturellement vers l’autobiographie et les carences de la mémoire individuelle et collective. Empreint d’absence et de désenchantement, son travail agit comme une preuve tangible de sa propre réalité.
La série de photographie exposée à l'Eglise des Celestins raconte son expérience de la mammectomie, une opération d’ablation des seins qu’il a réalisé en novembre 2022. Ici, cette étape de transition médicale prend la forme d’une pause dans l’espace et le temps. Comme une parenthèse de trois jours dans son quotidien, ce projet photographique évolue autour du sentiment d’absence et de sérénité.
emmanuel Béranger
Le travail d’Emmanuel Béranger (né en 1997, vit et travaille à Nantes) se construit au regard de son parcours sportif. Ayant évolué dans le milieu de la gymnastique à un niveau compétitif et exploré d’autres disciplines en tant qu’amateur passionné, il a choisi de transposer le langage physique du sport dans sa pratique artistique. À travers l’union du dessin et de la performance, il explore les possibilités plastiques du corps en mouvement.
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En interprétant les gestes et les rituels empruntés aux univers sportifs, Emmanuel Béranger tente de les faire exister par la trace du mouvement. En marquant la trajectoire de son propre corps au fusain à même le mur, il épure le savoir-faire athlétique et le rapproche d’une gestuelle chorégraphique. Son œuvre soulève une interrogation captivante : le dessin et le sport pourraient-ils avoir un langage commun ? Sa réponse semble émerger, proposant la ligne comme symbole central de ce lexique partagé.
elsa chazal
Plasticienne et autrice, Elsa Chazal est née à Lyon en 1999.
Après une formation d’études chorégraphiques et théâtrales au Conservatoire de Lyon. Elle entre à l’ENSBA Lyon où elle obtient son DNA en 2021 puis son DNSEP en 2023. Elle vit et travaille entre Lyon et le département de la Haute-Loire.
Son travail protéiforme convoque aussi bien le médium sculptural, que textuel et sonore. Il s’articule autour de questionnements liés aux traces laissées par les corps, aux bribes de langue oubliées, mais ravivées par la puissance de l’affect. Après avoir travaillé sur l’objet dialecte, elle se penche sur le discours amoureux. Elle s’interroge sur les moments de rupture, jouant sur la reprise de symboles liés à la romance et questionnant ces corps, mémoire de l’intime. Elle se questionne également sur le corps parlant, caisse de résonance et sur ce que contient l’oralité, de la parole au baiser. Par la question posée du négatif, de la contre-forme, du corps empreinte. Elle cherche une forme d’abstraction dans la figure pour faire glisser le tangible vers l’imaginaire. Son travail d’autrice vient questionner l’affect en tant que guide conceptuel dans ce qu’elle nomme essai-autobiofictifs.
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awena Cozannet
Artiste plasticienne, née en 1974, vit et travaille à Romans-sur-Isère.
« Ma démarche est de créer à partir des enjeux de contexte, de rencontres et de matières que je transforme ». Awena Cozannet interroge le rapport de l’homme au monde, à son origine et à sa temporalité, à travers une pratique polymorphe. Ses paysages de sculptures présentent une lecture abstraite, grave, distanciée et symbolique du monde. La sculpture a une présence physique qui réactive une mémoire archaïque du mouvement ; c’est le pouvoir de l’image et la puissance de la matière. Que nous rappelle cette image? Quel récit charrie-t-elle?
Éléments naturels, manufacturés et industriels se côtoient dans ses œuvres, témoins marqueurs d’une époque ou d’une production géographique. Que ce soit en dessin, en sculpture ou lors de ses performances, ses œuvres de lignes assemblées s’incarnent et appellent au corps, au changement d’état, à la traversée des frontières qu’elles soient géographiques ou culturelles. (Lucie Cabane, Carnet de la création).
darius DOlatyari-Dolatdoust
Darius Dolatyari-Dolatdoust est un artiste, performeur, chorégraphe et designer, il vit et travaille entre Marseille, Paris et Bruxelles. Après des études en design de mode à l’école Duperré, en design graphique à l’école Estienne à Paris, il étudie finalement la performance et la chorégraphie au sein de l’Institut des arts chorégraphiques — (ISAC) dans l’Aca-démie royale des Beaux-Arts. En 2021, il crée sa compagnie DDDMM avec Maureen Béguin-Morin.Depuis Septembre 2023 Il est en résidence à la Fonda-tion FIminco, pour un an.
Tel un alchimiste des formes visuelles, Darius Dolatyari-Dolatdoust s’aventure dans les méandres de la transformation et de l’hybridation. À travers son travail artistique, il questionne notre relation au corps, à la danse et au langage, puisant son inspiration dans ses racines iraniennes et le riche héritage persan.
Par le biais du textile dans ses patchworks, peintures et installations, il crée des scènes où les corps se fondent dans des aplats colorés, défiant la réalité pour dévoiler des univers intérieurs complexes. Ses œuvres, telles des fenêtres déformantes, expriment une intimité masculine résistante à la normativité hégémonique, nous invitant à explorer les frontières de la perception.
Grâce à son approche unique et sa vision singulière, il se distingue comme une voix incontournable dans le paysage artistique contemporain, enrichissant le dialogue autour de l’identité et de l’expression corporelle.
françoise Joudrier
Peintre autodidacte, Françoise Joudrier (née en 1963) vit et travaille en Indre et Loire. Originaire de l’Ardèche, elle réside actuellement dans la Drôme. Elle peint et dessine depuis l’âge de 15 ans. Ses œuvres sont exposées, depuis 2002, tant en France qu’à l’étranger. En 2020, la Fondation Taylor lui a décerné le Prix C.Combe.
La peinture de Françoise Joudrier se caractérise par l’expression, forme, couleur, théorie de l’ébauche, absence de narration. Elle développe une thématique existentielle axée sur le particularisme et l’individu. Le corps des choses. Son « WHO I Am » ne questionne pas, ne donne pas de réponse, il met en avant le simple témoignage d’être là, seul, unique, particulier dans sa forme, singulier dans sa différence à l’autre.
La série TUTTI, présentée dans les différents kieux d'exposition, est un travail sur le corps humain qui est présenté inlassablement. Dans chaque tableau la peinture et le mouvement se concentrent dans ce corps. Il est l’endroit où il se passe quelque chose.
amandine Maillot
Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Art Plastiques de Monaco en 2016, l’artiste, âgée de 35 ans, développe un travail qui se situe à la croisée de diverses disciplines et médiums. Elle fusionne les arts plastiques, les métiers d’art, la mise en scène et le design, révélant ainsi un éventail de possibilités créatives. Son intérêt marqué pour la mise en scène et l’objet se traduit dans une œuvre où l’espace, la narration et la poésie entrent en dialogue.
Actuellement, l’artiste travaille entre l’hexagone et l’île de la Réunion. En capturant le mouvement continuel, intrinsèque à toute chose et à tout être, Amandine Maillot met en scène des fragments de récits qui nous invitent à réfléchir sur la manière dont on habite nos existences. Les objets, pour elle, deviennent des « vases d’intériorité ». Leur mise en scène formule des fragments de récits, esquisses de nos propres itinéraires, suggérés dans la matière même.
À travers un travail spatial et poétique, ces présences inanimées révèlent soudain leur fragilité, nous interpellant sur les enjeux qui se trament à chaque instant de nos vies.
mariam Niaré
Dans sa quête incessante de vérité et de métamorphose, Mariam Niare explore les frontières entre la photographie et la peinture, créant un langage visuel singulier. Son art, une danse envoûtante entre pixels et pigments, capture l’essence de son regard sur le monde pour révéler la fragilité de notre écosystème.
Les corps en perpétuel mouvement qui prennent vie dans ses créations incarnent la vulnérabilité humaine, transformant habilement la douleur en une poésie visuelle. Par ce mariage subtil entre esthétique et réalité, elle nous confronte à la dure réalité de notre impact sur la planète. Chaque pièce devient ainsi un cri silencieux contre la destruction de notre maison commune, une prière pour un avenir plus durable.
Dans ses œuvres, la beauté et l’engagement s’harmonisent en une parfaite symphonie, illustrant sa profonde conviction pour une coexistence équilibrée entre l’humanité et la nature. Elle nous convie ainsi à prendre conscience de notre pouvoir et de notre responsabilité envers la Terre.
gilles Pourtier
Après des études de Lettres Modernes, Gilles Pourtier se lance dans une formation de verrier à Nancy, au Centre Européen de Recherche et de Formation aux Arts Verriers, qui l’amènera à travailler à Londres pendant quatre ans. En 2009, il obtient son diplôme de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles et participe cette même année aux Rencontres de la Photographie. Depuis, il développe un travail personnel alliant photographie, sculptures et dessins.
La pratique sculpturale de Gilles Pourtier met en évidence la fragilité de nos existences. Il déroule le fil des questions relatives à la matérialisation d’une conscience humaine, des questions de représentation d’une identité collective, propre à notre humanité, au travers de formes géométriques. Il s’emploie à mettre en contraste des matières et des sensations par des gestes de sculpture, qui deviennent des moyens d’interroger notre corps social. Par son travail sensible, notre vulnérabilité devient poésie, notre vanité devient beauté.
Fu le
Le parcours éclectique et international de Fu Le a nourri une pratique artistique aussi innovante que transformatrice. En explorant la création interdisciplinaire, il fusionne la danse, la vidéo et les nouvelles technologies, révélant une sensibilité inédite du corps et du mouvement.
Ses créations, à chaque fois une micro-chorégraphie, s’inspirent de la gestuelle sportive ralentie à l’extrême, comme si les corps athlétiques flottaient dans les airs, entre réalité et abstraction. Elles offrent une vision éthérée du mouvement, où chaque geste devient une poésie en suspension, invitant à une contemplation extatique de l’instant présent.
À travers son art, il nous emporte dans un univers où le tangible et l’intangible se confondent, offrant une expérience sensorielle unique, et nous incite à repenser notre rapport au corps, au mouvement et à la beauté qui les anime.
patrick Vandecasteele
Artiste peintre de 57 ans, Patrick Vandecasteele vit et travaille à Malakoff. Depuis 15 ans, il peint à l’huile dans une approche figurative, à partir d’un travail de documentation puisé dans l’univers du théâtre et de la danse. L’objet de sa peinture est la posture humaine, dont il cherche à évoquer le nuancier infini de nos présentations au monde.
Au cours des six dernières années, il a exposé à Paris, Venise, Milan et Berlin. À travers son travail de peinture, Patrick Vandecasteele explore les postures physiques, psychologiques et sociales des humains, ainsi que les divers costumes qu’ils portent pour habiller leurs hiatus intimes. Il s’attache notamment à rapprocher le geste-sujet par le geste-peint pour restituer la spontanéité de la posture humaine, sa fugacité, l’inconscient qui habite un corps et sa tenue, ainsi que les liens entre contenance et pensées, gestuelle et intentions, contention ratée des élans et des mots, les corps à corps mentaux qui nous habitent.
Chloé viton
Chloé Viton, née en 1993 à Lyon, vit et travaille à Montpellier. Diplômée de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier en 2017, elle a participé au Week-end Tableaux vivants au Centre Pompidou à Paris en 2021, où elle a activé la performance «Cosmic Soup», présentée précédemment lors de l’exposition « Possédé.e.s » à La Panacée, Montpellier, en 2020. En 2023, elle a réalisé l’exposition « The Manilla Room, a creepy pasta by Ziti & Orzo » en duo avec Geoffrey Badel au FRAC Occitanie à Montpellier.
Les visions oniriques, les rituels, les mythes et les récits scientifiques sont à parts égales ce qui forme le riche imaginaire de Chloé Viton. Elle utilise la sculpture, le dessin, les costumes, l’installation et la performance pour matérialiser la relation apparemment insaisissable entre les récits inconscients, les sciences naturelles, les nouvelles cosmogonies et les croyances mythologiques. Le résultat final prend la forme de mises en scène et de tableaux mystérieux, d’environnements sculpturaux.
Ses projets mettent en scène des corps hybrides, mi humain, animal, végétal, découlant de récits mythologiques réinterprétés et entrecroisés avec des phénomènes scientifiques. Il est aussi question de ce que produit ou ingère le corps.
salomé fauc
Née en 1993, Salomé Fauc vit et travaille actuellement à Paris. Elle obtient le DNSEP à l’ENSBA Lyon en 2017.
Fin 2018, elle remporte le Prix Fénéon pour l’Art Contemporain. Depuis son diplôme, elle obtient différentes résidences dont au musée Camille Claudel où elle crée de vastes dessins parmi la collection du musée ou encore à Uzès, elle a pu créer une fresque immersive à l’échelle d’une chapelle tout entière de la ville.
Elle participe aussi à plusieurs expositions dont l’exposition collective Jardins Imaginaires à l’Abbaye de l’Escaladieu.
En 2024 elle crée une exposition monumentale pour le musée des Beaux-Arts de Vannes. Elle est en résidence à Angers durant l’été.
Le dessin-peinture occupe l’entièreté de sa pratique tout comme le motif végétal qu’elle travaille jusqu’à son exténuation et sa métamorphose. Il s’agit de le sortir de sa gangue décorative pour lui rendre sa force vive et une forme de sacralité.
Elle travaille essentiellement à l’encre - principalement avec les mains, aux doigts - et toujours de tête exclusivement, directement sur le papier sans jamais faire de dessin préparatoire.
Elle travaille au sol à plat et met son corps à l’ouvrage, entièrement. Le contraste entre la dentelle végétale produite et la force corporelle engagée est étonnante
A l’occasion de notre thématique Corps et mouvements, nous avons souhaité rendre visible la création de son œuvre qu’elle crée in situ pour la chapelle des Cordeliers et la possibilité d’y revenir afin de suivre son évolution.
Projet porté grâce à l’aide au festival de la DRAC PACA.
Thierry de mey
Né à Bruxelles en 1956, Thierry De Mey se distingue comme un véritable alchimiste des arts, fusionnant avec une rare élégance la musique, la danse et le cinéma pour créer des œuvres d’une beauté inédite.
Après ses études de cinéma à l’IAD, il se tourne vers la composition musicale, explorant notamment les musiques de scène pour la danse contemporaine.
Fondateur de l’ensemble Maximalist!, Thierry De Mey est également une force créative via le projet Pièces de gestes et de l’Ensemble Ictus. Ses compositions témoignent de son talent et de son engagement envers l’innovation musicale. Depuis 2017, en qualité de professeur référent au Cursus de l’IRCAM, il inspire une nouvelle génération de compositeur.ices.
Son œuvre, empreinte de poésie et d’inventivité, fait de lui une figure emblématique de la scène artistique contemporaine, un artiste dont la vision unique continue de redéfinir le paysage des arts d’aujourd’hui.
​« Les passionnés du film de danse ne sont plus à convaincre ; c’est la forme artistique la plus interactive, la plus interdisciplinaire qui soit. Ce sont deux arts qui mettent le corps humain au centre de la pratique, ce sont deux pratiques où le corps est central et en mouvement. »
Nadia vadori-gauthier
Nadia Vadori-Gauthier, artiste franco-canadienne et docteure en sciences des arts, se démarque par son approche transdisciplinaire, tissant les fils qui unissent la danse, la performance et la recherche en esthétique.
Son travail, imprégné d’une éthique relationnelle, sonde les intersections de l’art avec la vie quotidienne, et les liens entre humanité et environnement. En intégrant mouvement, sensation, émotion et imagination dans une réflexion théorique, elle réinvente la perception dans un monde saturé d’images, libérant le corps de tout préjugé. Pour elle, cette liberté est clé des métamorphoses esthétiques contemporaines, appelant à un art connecté à la réalité, capable de transformer notre rapport au vivant.
Depuis 2010, elle œuvre en tant que chorégraphe au Corps collectif, explorant les dimensions collectives humaines et non-humaines en symbiose avec la Terre. Depuis 2015, elle mène le projet « Une minute de danse par jour » qui s’arrêtera en 2025 après 10 ans de danse quotidienne diffusés sur les réseaux sociaux. Une vaste série de ces posts pour témoigner de cet acte quotidien de résistance poétique est présentée ici.
Edmond Baudoin
Edmond Baudoin, né à Nice en 1942, se profile comme une figure éminente de la bande dessinée contemporaine, marquant son œuvre d’une fusion entre l’autobiographie narrative et une esthétique avant-gardiste.
Son style se caractérise par un trait de pinceau audacieux et une maîtrise saisissante dans l’usage du noir et blanc, sculptant ainsi son empreinte dans l’univers de la bande dessinée. Il puise son inspiration au cœur de son vécu, de ses relations intimes et de ses voyages, transcendant ces éléments avec une sensibilité et une profondeur inégalées.
Au-delà de ses contributions artistiques, Edmond Baudoin est également un enseignant passionné. De 1999 à 2003, il partage son savoir à l’Université du Québec en Outaouais, influençant toute une jeune génération d’artistes par son approche novatrice du dessin et de la narration visuelle.
Tout au long de sa carrière, il explore de nouvelles frontières de la bande dessinée, collaborant avec des écrivains, et même des figures telles que le mathématicien Cédric Villani, façonnant ainsi le paysage culturel contemporain par sa vision artistique unique.
Depuis toujours intéressé par la danse, il suit pendant plusieurs mois le travail du groupe de performance « Le Corps collectif » mené par Nadia Vadori-Gauthier. Il publie cette aventure dans un album « Le corps collectif » aux éditions l’Association. Les planches originales exposées en sont issues.
caroline bizalion
Née en 1981 à Arles, Caroline Bizalion vit et travaille dans le Vaucluse depuis 2019. Diplômée de l’Ecole d’Art d’Aix en Provence en 2004, elle a ensuite suivi une spécialisation en création et couture, confirmant ainsi sa pratique pluridisciplinaire et plaçant ses recherches de forme et de geste au centre de ses intentions. Plusieurs séjours aux Etats-unis, en Amérique Latine et en Asie lui ont permis d’élargir son champ d’action et de développer une pratique immersive, qu’elle poursuit régulièrement dans le cadre de résidence auprès de structures artistiques et sociales du territoire.
Collectant des formes et des matières qui inspirent ses créations, Caroline Bizalion puise des ressources variées des territoires qu’elle explore. Elle s’intéresse particulièrement à la dimension « hors-champ » de ces formes glanées et à leurs aspects non immédiatement visibles. Ses nombreuses collections sont ensuite réinterprétées en dessin, en volume, en céramique, présentées sous forme d’installation ou utilisées comme support lors de performances, s’inscrivant ainsi de manière sérielle dans de nouveaux récits.
Sa pratique inclut également un geste méthodique de réalisation, une sorte d’itinéraire défini avec soin, qui instaure un dialogue entre chaque série. Les notions de sauvegarde et de pérennité sont évoquées, questionnant ce qui reste et ce qui disparaît.
Dernier volet d’une trilogie de résidences portés par l’aide à la création « Rouvrir le monde » de la DRAC PACA, le travail de Caroline Bizalion a réuni cette année ses deux précédents publics, des enfants de crèche et des séniors d’EPHAD, pour une rencontre créative inédite où l’échange transgénérationnel révèlera une richesse inestimable.
Chiharu Mamiya, jean sanchez et Pedro Prazeres
Plongée dans le quotidien de l'association Le Village, leur projet questionne la manière dont nos perceptions influent sur nos paysages. Le trio d’artistes présente des installations immersives, plastiques, sonores et gestuelles, inspirées par la vie du lieu et de ses habitants.
Jean Sanchez, plasticien sonore, Pedro Prazeres, chorégraphe et architecte-paysagiste, et Chiharu Mamiya, performeuse et chorégraphe, résident entre Marseille et les Cévennes. En parallèle de leurs projets personnels, ils se rassemblent au sein du collectif L.I.M. (Landscape in Motion). Leurs activités artistiques s’étendent tant en France qu’à l’international, notamment à Marseille, Berlin, Prague, Zurich, Barcelone et Lisbonne. Ils conjuguent aujourd’hui leurs pratiques.
Projet porté par l’aide à la création « Rouvrir le monde » de la DRAC PACA.
macha polivka
Par une expérience sensible, Macha Polivka nous invite à prendre conscience et à éprouver notre présence dans l’espace. Inspirée par le Sâma, la danse derviche, elle contacte, par la transe spiralée de ce mouvement giratoire, la manifestation de ce qui est cyclique. Son tournoiement nous captive et nous envoûte par sa mystérieuse capacité à nous mener aux frontières du visible. La pratique de Macha Polivka est une quête engagée, une exploration de ce qu’elle appelle « l’invisible tangible ».
Le théâtre et la danse ont été ses terrains de prédilection pour l’expression et l’exploration depuis l’enfance. Cependant, c’est en 2016 que la trajectoire artistique de Macha Polivka prend une nouvelle dimension et un sens recherché depuis toujours, lorsqu’elle est initiée, presque simultanément et par un certain « hasard », à la danse soufie et aux pratiques chamaniques. Dès lors, Macha se consacre à l’exploration du corps en mouvement comme moyen d’ouvrir la conscience et de mettre en lumière le lien entre le monde visible et invisible. Elle dédie sa pratique artistique à la croisée des chemins entre art et guérison, renouant ainsi avec le corps créateur et guérisseur.
La thématique de cette nouvelle édition sur le corps et le mouvement a inspirée au Parcours de l’Art l’exploration de mondes invisibles que certains artistes pénètrent et arrivent avec grâce à rendre tangibles. La danse du tournoiement et l’art du rituel de Macha prendront place au sein des espaces d’exposition pour déployer toute la force de la performance.